Pour la majorité des scientifiques, seul le cerveau est source de pensée. Pourtant on peut se  demander s'il n'est pas possible que l'esprit à son tour, produise sur le cerveau des « altérations  physiques » dans la substance même d'où il est censé émaner. Dans ce cas la pensée pure  modifierait la chimie et l'activité électrique du cerveau, ses circuits, voire sa structure. Le bouddhisme se refuse à réduire l'esprit à la seule matière, et cette position est un levier  considérable quand il s'agit de trouver un terrain d'entente entre bouddhisme et neurosciences.   Ce qu'affirme le bouddhisme depuis 2500 ans...  La dernière des Quatre Nobles Vérités fait référence au pouvoir de l'esprit et déclare que même si  la vie est souffrance, et que la souffrance est issue des soifs et des désirs, il existe une voie qui  permet d'y échapper. Grâce à l'entraînement mental et plus spécifiquement, à la pratique assidue  de la méditation, il est possible de modifier activement nos états émotifs, nos attitudes, notre  tempérament.  Depuis 2500 ans, le bouddhisme considère donc que l'esprit est doué d'un formidable pouvoir  d'auto transformation.   La méditation, la forme la plus hautement élaborée d'entraînement mental, consiste à accéder à une  perception nouvelle de la réalité et de la nature de l'esprit, à cultiver des qualités qui ne sont pas  innées jusqu'à ce qu'elles fassent partie intégrante de notre être. La pensée peut modifier le fonctionnement du cerveau  Le bouddhisme et la science souscrivent à l'idée qu'il existe des lois naturelles régissant le  développement de la personne et du monde.  « À l'instar de la science, le bouddhisme cherche à établir de manière analytique, non de manière  dogmatique, l'existence des lois universelles. » (Jose Cabezon)  En octobre 1987, le dalaï-lama fut l'hôte à Dharmapala de la première conférence tenue  par le Mind and Life Institute fondé par Engle et Varela. Cinq scientifiques et un philosophe engagèrent des échanges informels sur la science  cognitive et le bouddhisme. La formule servit ensuite d'archétype aux dialogues  ultérieurs entre le dalaï-lama et les scientifiques : pendant une semaine, chaque  spécialiste présente le matin son travail, et l’après midi,  les scientifiques, le dalaï-lama  et les autres érudits bouddhistes invités, échangent sur le sujet.. Le dalaï-lama affirme que   « le bouddhisme accorde l'autorité suprême à l'expérience,  la raison vient en second et les Ecritures en dernier ». Si la science prouve que l'une  des croyances du bouddhisme est erronée, qu'elle va à l'encontre de l'une des vérités  scientifiques irréfutables, alors le bouddhisme doit renoncer à cette vue ou à cet  enseignement scriptural même s'il prévaut depuis des millénaires. Le bouddhisme se doit  d'admettre les faits. » Il souligne qu'il faudra revoir la physique bouddhiste qui soutient par exemple, que la forme, le  goût, l'odeur et la sensation tactile sont des constituants fondamentaux de la matière. Pour les matérialistes l'esprit est uniquement la conséquence de l'activité cérébrale, les sentiments et les pensées sont  l'expression de l'activité du cerveau. Il ne peut donc y avoir de relation que de bas en haut. Pour les bouddhistes,  la  pensée peut modifier le cerveau : cette relation est donc bi-univoque. A la lumière des croyances bouddhistes, le dalaï-lama a posé des questions fondamentales aux scientifiques lors de la  conférence Mind and Life en 2004 : Si le cerveau est source de pensée, sentiments et autres manifestations cognitives constituant ce phénomène que  l'on nomme « esprit » ne serait-il pas possible que l'esprit à son tour produise sur le cerveau des altérations  physiques dans la substance même d'où il est censé émaner ?   La pensée survient-t-elle avant que les changements ne se produisent dans le cerveau ? Si oui, la pensée pure peut-elle modifier la chimie et l'activité électrique du cerveau, ses circuits, voire sa structure ? Les certitudes immuables des matérialistes : le dogme fixiste  En 1913, Santiago Ramon y Cajal, neuroanatomiste espagnol, prix Nobel de médecine, écrivait dans  son traité sur le système nerveux : « Dans les centres matures, les conduits nerveux sont fixes,  achevés et immuables. »  La doctrine établie soutenait que le cerveau adulte est immuable de deux points de vues : il est câblé  de manière irréversible et ne produit pas de nouveaux neurones.  Un groupe de neurones est donc affecté à une fonction et il ne fait rien d'autre. On considérait impossible une transformation globale comme l'extension du nerf responsable d'une  fonction mentale spécifique, les modifications dans le câblage reliant une zone à une autre. Les seuls  changements admis étaient des détails comme quelques synapses supplémentaires ou la consolidation  de deux ou trois dendrites pour améliorer la communication entre des neurones voisins.  Cela impliquait, par exemple, qu'il était inutile de perdre son temps à tenter de réhabiliter des adultes  ayant subi des dommages suite à un AVC.  Ce paradigme prévalait dans tous les amphithéâtres et livres de médecine du monde.  Il a fallu attendre les dernières années du XXe siècle pour que quelques neuroscientifiques iconoclastes remettent en cause ce dogme. La remise en cause du dogme fixiste et les avancées de la neuroplasticité.  Les exemples présentés dans les sections suivantes ne sont qu’une petite partie des travaux des chercheurs sur le sujet.  On en trouvera bien d'autres dans les ouvrages mentionnés dans la page Sources Documentaires.  Kaas et Merzenich montrèrent dans les années 70, que le cerveau pouvait se réorganiser. La région  du cortex moteur somato-sensoriel correspondant aux nerfs médians d'un singe, avait été  "colonisée" moins d'un mois après que son nerf ait été sectionné : elle réagissait à la stimulation  d'autres secteurs voisins, de la main du singe.  Dès 1980, Schwarz, de UCLA, réussit à sensiblement améliorer l'état mental de ses patients qui  souffraient de trouble obsessionnel compulsif (TOC) en utilisant la «pleine conscience». Il leur  permettait de devenir conscients de la nature véritable de leurs obsessions et par conséquent, de  mieux en détourner leur attention.   Les patients se mirent à considérer leurs symptômes comme des manifestations de processus  cérébraux pathologiques et au bout d'une semaine ils avaient l'impression désormais d'avoir un  moyen d'y remédier.  Aucun patient ne prenait de médicaments pour soigner le TOC. La thérapie avait réussi à modifier le  métabolisme du circuit du TOC dans le cerveau. Ce fut la première étude qui établissait qu'une thérapie cognito-  comportementale avait le pouvoir de transformer systématiquement une chimie cérébrale déréglée en un circuit cérébral  bien défini.   En 1990, Pascual-Leone démontra que l'exercice mental peut suffire à promouvoir la modulation  plastique des circuits neuraux. Il divisa un groupe de pianistes de même niveau en deux sous-  groupes. Le premier sous-groupe devait apprendre un morceau de musique et le jouer. Le second  devait faire le même exercice mais uniquement mentalement. Chaque jour pendant quelques  minutes, il cartographia au moyen de la Stimulation Magnétique Transcranienne (SMT), les frontières  de la bande du cortex moteur qui contrôle l'affection et l'extension des doigts. Il constata que la  région du cortex moteur responsable des doigts exécutant le morceau s'était étendue de la même  manière dans le cerveau des sujets des deux groupes. Les répétitions mentales avaient activé les  mêmes circuits que les répétitions dans les gestes, avec les mêmes résultats. En 1996, Gage démontra que le cerveau des personnes de plus de 50 ans produisait de nouveaux  neurones : entre 500 et 1000 par jour. Les neurones naissent dans la zone de l’hippocampe puis migrent dans d’autres  zones du cerveau pour devenir des neurones matures. Et ces nouveaux neurones accompagnent les patients jusqu’à leur  mort.  Par la suite, il a apporté la preuve que l’exercice physique favorise la neurogénese.  En 2004, Teasdale et Helen Ma démontrèrent que la thérapie cognitive basée sur la pleine  conscience réduisait le taux de rechute des malades de dépression. Une étude sur 55 malades révèle  que chez ceux qui avaient connu au moins trois épisodes de dépression sévère, le taux de récidive  qui était de 78 % avec les traitements habituels chutait à 36 % pour le groupe bénéficiant de  thérapie cognitive basée sur la pleine conscience. En surveillant leurs pensées, les dépressifs qui  s'exercent à la pleine conscience sont en mesure d'empêcher les produits dysfonctionnels de leur  psyché de dégénérer en dépression déclarée. La thérapie cognitive basée sur la pleine conscience agit du haut en bas par opposition à un  médicament qui agit de bas en haut. Elle empêche le circuit de la dépression de terminer son  parcours. Ces exemples remettent sérieusement en cause le déterminisme neurogénétique qui soutient qu'il existe une relation  causale directe entre le gène et le comportement : une femme est dépressive parce qu'elle a les gènes de la dépression,  les alcooliques s'enivrent parce qu'ils ont les gènes de l'alcoolisme…  La neuroplasticité et la faculté du cerveau de se transformer, s'interposent entre les gènes et le comportement. Si le  cerveau peut changer, alors les gènes de tel ou tel comportement sont beaucoup moins déterministes. Le cerveau peut être recâblé par un entrainement intensif, comme les muscles du corps peuvent être sculptés !  En 1994, Sadato, à la lumière des découvertes de Pascual Leone, voulait vérifier si des  aveugles de naissance lecteurs de braille avaient développé la partie du cortex correspondant  à la sensibilité des doigts. Il compara donc l'activité du cortex de voyants (connaissant le  braille) et de non voyants pendant qu'ils déchiffraient les mêmes signes en braille. A sa grande  surprise, il découvrit que le groupe des aveugles de naissance présentait une particularité par  rapport au groupe des voyants : une région du cerveau supposée être câblée de manière  définitive pour le champ visuel, en la circonstance le cortex visuel, avait été recâblé en partie  pour la sensation des doigts comme on le voit sur le cliché de droite. Vilayanur Ramachandran dirige le centre pour le cerveau et la  commission de l'université de Californie à San Diego. Confronté aux douleurs fantômes ressenties  par les personnes qui avaient eu un membre amputé, il se posa la question suivante: les douleurs  fantômes peuvent-elles être désapprises ? Il inventa une boîte à miroir conçue pour leurrer le cerveau du patient et modifier la fausse  information inscrite dans le cerveau. Si le sujet, par exemple, a perdu sa main gauche, il introduit  sa main valide dans le compartiment de droite de la boîte et on lui demande d'imaginer qu'il place  sa main fantôme dans le compartiment de gauche.   La cloison séparant les deux compartiments est un miroir vertical  qui reflète la main valide. Le patient peut donc voir l'image de sa  bonne main à la  place  de  sa  main  amputée.  Lorsqu'il  bouge  la   main  valide  elle  se superpose à la main fantôme et celle-ci «  ressuscite » aux yeux du patient en paraissant douée de la même mobilité.  En faisant des exercices quotidiens avec la boîte, les patients de Ramachandran ont vu au  bout de quelques semaines les douleurs disparaître. Le cerveau avait intégré les nouvelles  données : le membre amputé n'existait plus.  Dans une étude que Merzenich présenta fin de 2005, des sujets du troisième âge, allant de soixante et un ans à quatre-  vingt-quatorze ans subirent un entraînement informatique de huit semaines afin d'améliorer la faculté du cerveau à  discerner les sons du langage. Les résultats ont montré que leur cerveau traitait mieux la parole et se souvenait plus  clairement des choses. En plus, la majorité d'entre eux fit des progrès de dix années ou plus, en termes de statut  neurocognitifs. « Avec un peu plus d'entraînement, je crois que nous pourrions réduire l'âge neurocognitif de 25 ans » dit  Merzenich.   On pourrait citer encore de nombreux exemples comme celui  de Michelle Mack. Suite à une attaque cérébrale, alors qu'elle  était encore dans le ventre de sa mère, elle est née avec  seulement le lobe cervical droit. Son lobe gauche s’est  entièrement « recâblé » dans le cerveau droit, ne générant  que de légers handicaps moteurs ou intellectuels. Elle a  même acquis des capacités exceptionnelles que l'on ne trouve que chez certains autistes ou surdoués. Agée aujourd'hui 38  ans, elle vit pratiquement normalement.      Le cas remarquable du Docteur Jill Bolte Taylor : "Voyage au centre de mon cerveau"   Le 10 décembre 1996, Jill Bolte Taylor, neuroanatomiste et Harvard Medical School, spécialiste du cerveau, est victime d'un AVC. Une hémorragie s'est déclarée dans son hémisphère gauche.  Lorsqu'elle se réveille, muette, paralysée et sans aucun souvenir sur son lit d'hôpital,  une étrange euphorie l'habite. Les limites de son corps semblent s'être dissoutes. Seul  son hémisphère droit fonctionne, la plongeant dans un état quasi mystique.  Pendant huit ans, avec l’aide de sa mère, elle s’est livrée à une rééducation forcenée, à  l’encontre des croyances de l’époque. Il lui a fallu réapprendre à parler, à lire et à  bouger. C’est un exemple remarquable de ce que la plasticité du cerveau permet de  faire. Elle est aujourd'hui entièrement guérie.  Elle a relaté dans son livre « Voyage au-delà de mon cerveau », ce qu'elle a vécu, et la  manière dont ces événements ont changé sa vie : « Notre cerveau possède une  plasticité exceptionnelle et, en son cœur, réside une paix éternelle à laquelle nous  pouvons tous avoir accès. » Jill Bolte Taylor n'est pas bouddhiste. C'est une scientifique rationnelle. Pourtant les  mots qu'elle emploie semblent étonnamment proches de ceux que prononcent les méditants.  Nous vous proposons en cliquant sur le lien ci-après de retrouver quelques extraits de son livre "Voyage au centre de mon  cerveau" Les extraordinaires découvertes de Richard Davidson  L’imagerie cérébrale allait montrer avec exactitude comment la méditation sur l'attention entraîne  l'esprit pour modifier le câblage cérébral.   Dès 1992, Richard Davidson avec le soutien du dalaï-lama avait tenté d'étudier le cerveau de moines  bouddhistes ayant une grande expérience de la méditation. Ceux-ci répondirent que « pour connaître  l'effet de la méditation il fallait être soi-même un grand méditant ». Il a fallu plus de 10 ans pour que  Davidson et le dalaï-lama convainquent les anachorètes de venir aux États-Unis dans le laboratoire  de l'université du Wisconsin à Madison.  Les moines qui allaient prêter leur cerveau aux neurosciences s'étaient adonnés à la méditation  pendant au minimum 10 000 heures. L'en d’entre eux avait même accumulé 50 000 heures. Tous  avaient accompli au moins une retraite de trois ans. Davidson voulait savoir si il y avait des formes d'entraînement mental qui pouvaient transformer le  schéma fondamental d'activation préfrontal, pour éveiller plus souvent les émotions positives.  Puisque la méditation sur la pleine conscience parvient à altérer des schémas fondamentaux  d'activité cérébrale chez les dépressifs ou les victimes de TOC, l'on pouvait penser que même des formes rudimentaires  d'entraînement mental pouvaient induire des changements plastiques dans le cerveau.  La première expérience eut lieu en mai 2001 avec l'abbé d'un monastère bouddhiste en Inde qui s'était adonné à la  méditation sur la compassion pendant 30 ans. Davidson constata que pendant la méditation sur la compassion, l'activité de  son cortex préfrontal gauche surpassait de 99,7 % celle des sujets jamais testés jusque-là. En Occident on ne conçoit pas  que l’on puisse se former au bonheur. Pourtant, c'était la démonstration que le bonheur est une chose que l'on peut  cultiver délibérément grâce à un entraînement mental qui agit sur le cerveau.   Avec l'I.R.M.f, il mesura l'activité dans l'amygdale, une région active lorsque surviennent des émotions perturbatrices  comme la détresse, la peur, la colère ou l'anxiété. Il constata que les individus présentant une activité plus importante du  cortex préfrontal relié par des connexions neuronales avec l'amygdale, réussissent à moduler leur cerveau et à réduire  l'activation dans l'amygdale pour soulager la souffrance. Le signal dans l'amygdale générant la peur et la colère peut donc  être régulé par l'entraînement mental.  Le compte rendu d'une autre série d'expériences menées avec Antoine Lutz, fut publié  en 2004 dans la prestigieuse revue scientifique Proceedings of the National Academy  of Sciences. Huit moines bouddhistes, dont Matthieu Ricard, et huit étudiants de  l'université du Wisconsin entraînés à la méditation et servant de cas témoins, allaient  s'adonner à la méditation sur la compassion pure. Les électrodes de  l'électroencéphalogramme captaient les ondes gamma que le cerveau émettait en état  neutre ou en état de méditation. Quand Matthieu Ricard enchaînait de l'État neutre à l'État méditatif, sur demande des  scientifiques, l'augmentation de l'activité gamma était la plus importante jamais  observée en neurosciences, et ne diminuait pas pendant les périodes de repos entre  les méditations.   Si les cas témoins présentaient une augmentation légère mais significative du signal gamma, celui-ci ne durait que  quelques centaines de millisecondes. Chez les moines il durait cinq minutes.  Cela confirmait le pouvoir de l'entraînement mental à engendrer une perception accrue, une résolution de problèmes  amplifiée et une conscience élargie. La même expérience fut ensuite conduite avec analyse par l'I.R.M.f. Lorsqu'il générait la  compassion pure, le cerveau de tous les sujets, moines ou néophytes, montrait une  activité dans les régions responsables de la gestion des émotions, de la planification des  mouvements et les sentiments positifs comme le bonheur. Les régions qui maintiennent  la conscience du « moi » et de « l'autre » s'apaisaient. Des aires qui s'activent avec les  émotions négatives, comme le mécontentement et l'anxiété présentaient également une  activité décrue. Mais chez les moines il y avait une activation beaucoup plus importante  que chez les néophytes dans l’insula droite et le noyau caudé, aires associées à  l'empathie et à l'amour maternel. Plus les moines avaient à leur actif un grand nombre  d'heures de méditation, plus l'écart était important.  Autre résultat étonnant : lorsque les moines s'absorbaient dans la méditation sur la  compassion, il y avait une activité accrue dans les régions cérébrales responsables du  mouvement planifié, comme si le cerveau était prêt à voler au secours des personnes  en détresse. Enfin pendant que les moines faisaient naître la compassion, l'activité dans le  préfrontal gauche (site associé au bonheur) noya celle du préfrontal droit (associé aux  humeurs noires, au mécontentement…) avec une intensité encore jamais observée. En  revanche, les étudiants qui servaient de cas témoins, ne présentaient pas ces écarts  entre les cortex préfrontaux gauche et droit. La science a longtemps prétendu que la régulation affective et que les réactions émotionnelles  étaient des aptitudes statiques qui ne changent pas beaucoup à l'âge adulte. Ces résultats  démontrent que l'entraînement mental qui fait appel à la concentration et à la pensée, modifie  les connexions entre le cerveau pensant et le cerveau de l'émotion. La méditation peut  modifier la fonction du cerveau et ce, de manière permanente.  La puissance de l'esprit sur le cerveau : l'histoire vraie de Lopon-la  Lopon-la était un moine bouddhiste ami du dalaï-lama. Il fut incarcéré par les Chinois pendant 18 ans et, une fois libéré, il  s'enfuit vers l'Inde où il retrouva le dalaï-lama à Dharamsala. « Il n'avait pas changé, » confie le dalaï-lama. « Son esprit  était toujours pénétrant, même après tant d'années passées en prison. C'était toujours le même moine affable… En prison,  il avait été torturé à maintes reprises. Je lui ai demandé si jamais il n'avait eu peur. Il m'a avoué avoir eu peur de perdre  sa compassion pour les Chinois. J'étais profondément ému en entendant cela, et aussi très inspiré… Le pardon l'avait aidé  au fil de son séjour en geôle. Grâce au pardon, son expérience douloureuse avec les Chinois ne s'aggrava pas sur le plan  mental émotionnel, il n'a pas trop souffert. »  Conclusion : Vers un homme meilleur ?  Les découvertes sur la neuroplasticité et la plasticité autogérée se diffusent peu à peu. L'attitude de transformer de plein  gré le cerveau doit faire désormais partie intégrante de notre vie et de notre conception de l'être humain. La neuroplasticité qui transforme le cerveau de l'émotion, débouche sur un univers de possibilités. Nous ne sommes pas  bloqués avec le cerveau qui nous a été accordé à la naissance, mais nous avons la capacité d'orienter volontairement  quelles fonctions s'épanouiront, quelles fonctions périront, quelles compétences morales apparaîtront, lesquelles ne se  manifesteront pas, quelles émotions prospéreront et lesquels s'atténueront.   Les recherches de Davidson confirment qu'il est possible de modifier physiquement les connexions entre les neurones par  l'entraînement mental, comme l'on sculpte ses biceps par l'entraînement physique. Le câblage cérébral responsable des  émotions négatives s'atrophie et celui qui gère la compassion et le bonheur se consolide.  Entraîner l'esprit relève du processus consistant à devenir un être humain meilleur, dans notre propre intérêt et pour le  bien d'autrui.  « Le message que m'inspirent mes propres travaux, c'est que je peux décider de mes réactions, que la personne que je  suis est responsable des choix que j'effectue; donc, tout repose entièrement sur ma responsabilité. » Richard Davidson      Accueil  Les fondements du Bouddhisme   Les grands courants du Bouddhisme   Philosophie ou religion   La Méditation    Bouddhisme et univers     Bouddhisme et neurosciences                                                                                                                        Sources documentaires      Contact                                                                                                                                                                                                                                                                                                        © Patrick Deullin 2011